COllectif Démarche Durable

Libre pensée 09 février 2016

Pour sa Libre pensée du 9 février, CO2D accueillait Julie HEYDE, créatrice et membre du collectif  DVTup.

Chez ActUrba/Marie Chabrol

DVTup, c’est quoi ?

DVTup n’est pas un cabinet d’architecture ou d’urbanisme comme les autres. C’est un collectif qui propose un service aux collectivités locales, bailleurs, entreprises, promoteurs et habitants, qui consiste à réinvestir et réaménager des espaces « résiduels » la plupart du temps dégradés.

Qu’est ce qu’un espace résiduel ?

Dans la conception de DVTup, un espace résiduel est un lieu à la frontière de l’espace public et de l’espace privé, délaissé par ses usagers : bas d’immeubles, retraits de trottoirs, cours communes… Ces lieux ont tous pour point commun d’avoir un potentiel en terme de lien social, de qualité de vie et d’activité, qui n’est cependant pas exploité.

Quels sont les principes d’intervention de DVTup ?

Julie HEYDE a rassemblé une équipe aux profils très variés : architecte, juriste, accompagnement social… et même un ancien trader ! Cette équipe développe des actions pragmatiques, tournées vers le terrain et surtout l’humain : quels sont les préoccupations des habitants ? Pourquoi ce lieu est-il sous-utilisé ? Comment faire accepter le changement aux partenaires, aux gestionnaires ? Quels modèles économiques et juridiques mettre en œuvre ?

Petit à petit, cette méthode doit conduire à mettre en mouvement des habitants pour permettre la revalorisation de ces espaces.

Dans la pratique, DVTup suit toujours 4 étapes :

  • rendre visible : analyse du lieu et audit des acteurs, faire émerger la matière première du projet ;
  • déclencher : concevoir un programme d’activités (ateliers, événements, installations, intelligence collective) ;
  • Activer : écriture collective d’une histoire, d’un récit, succession d’actions, qui constitue un planning et une stratégie annuelle budgétisée (temps d’intégration des partenaires, proposer des modèles économiques qui vont avec l’histoire) ;
  • Coacher l’action : suivre le projet.

Avec qui DVTup travaille t-il?

DVTup travaille actuellement principalement pour des bailleurs sociaux et acteurs territoriaux publics, sous l’angle du développement social urbain. Il travaille aussi avec les entreprises en zones franches, qui bénéficient d’avantages fiscaux dans l’aménagement de leurs espaces extérieurs.

Une des difficultés à l’échelle d’un projet est le nombre important d’interlocuteurs : habitants, bailleurs, élus, services municipaux, commerçants,… DVTup la surmonte en recherchant « l’horizontalité » dans sa gestion des acteurs : ni approche « bottom up », ni approche « top down », il s’agit d’une approche collaborative et inclusive avec comme horizon l’indépendance des acteurs sur le long terme dans la gestion du projet.

Quelles sont les perspectives de DVTup ?

DVTup vient juste de se lancer, mais a déjà réalisé plusieurs opérations et a à son actif plusieurs réussites. Il fait cependant face à plusieurs obstacles : la faiblesse des financements octroyés à ce type de démarches, et la précarité du statut juridique des espaces sur lesquels il travaille.

Le défi du collectif sera de réussir à faire reconnaître l’utilité et l’importance de sa démarche auprès des maîtres d’ouvrages publics et de l’intégrer progressivement dans les grands projets de réhabilitation urbaine.

Quelques exemples de projets réalisés ou en cours de réalisation :

– 104 Barbusse : opération pilote : création d’une exploitation agricole au croisement de la rue Henri Barbusse et Presles à Aubervilliers

– Allende : développement d’un chantier pédagogique à Villetaneuse avec des éducateurs de rue (fondation jeunesse feu vert).

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Quelques idées abordées et/ou débattues :

– Travail sur la clôture ( lecture, identité ; matière à développer avec les enfants ; atelier photo des enfants jouant des scénettes ; puis atelier avec 6-10 ans qui ont imaginé ce qu’ils pouvaient faire dans la petite cour.

Fête de quartier
Ex : foncier privé à Aubervilliers non clôturé, agissant comme un espace public.
– « La rue, c’est que du flux ». ça n’est plus un espace où le lien se fait.
– Pelouse avec rien de « spécial ». Appartient au bailleur, entretien fait par Plaine Commune ;

1ère balade sur le thème de l’agriculture urbaine.

– Dans la démarche, rien de contractualisé ; OPH est très « souple » (en même temps, le service est gratuit…) et cela laisse une grande liberté.

– Rencontre de Plaine Commune

A venir : organisation de 4 événements : 1 par saison

  • préparer le terrain : 1ère partie de culture sur la dalle (4×5) ; 7 parcelles de 4 x 15 potentiellement.
    • La Semeuse
    • Disco Soupe
    • Qu’est ce qui se passe ?

Derrière cette initiative, plusieurs objectifs : création d’emplois, formation, réinsertion, développement de l’agriculture urbaine ;

Demande de subventions

  • Proposer le même type de démarche aux services com’ ou RSE des entreprises (qui ont souvent des espaces qu’elles possèdent mais qui sont en déshérence) , mais aussi achat et gestion du foncier ;
  • A voir : « comment l’espace permet d’accompagner les changements de stratégie de management ».

Quelques questions :

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Comment aller vers un modèle économique rentable pour les concepteurs/animateurs ?
Pourquoi ne pas le faire dans le cadre d’opérations ANRU dans le même temps que la conception des espaces réhabilités ?
Les espaces extérieurs restent les « parents pauvres » de ce type d’interventions dont on a l’impression qu’ils sont peu pensés et mal financés en fin d’opérations..

Les usages, même pensés en amont, y compris avec les habitants peuvent conduire à des contresens..

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